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25 novembre 2014

Faire son parfum

 Tu as un nouveau parfum ?  Oui.  Ca sent bon. Comment il s'appelle ?  « Lune noire ». Mon collègue a noté le nom, sans doute pour en demander pour Noël. Il risque d'être déçu : c'est à l'origine le titre d'un bouquin de Steinbeck ; et ce parfum n'existe dans aucune boutique. J'ai conçu cette création dans le cadre d'un atelier de parfum. Une expérience que m'avait offert mon entourage il y a quelques mois déjà. Le parfumeur qui nous a accueillis nous a installés devant d'étranges meubles : des orgues à parfum. Des ateliers remplis de plus d'une centaine de flacons, répartis sur plusieurs étagères. C'est dans ces flacons que nous allions passer les heures suivantes, à renifler à hue et à dia. La première partie de l'atelier était consacrée au théorique, mais s'est révélée tout de même captivante : elle m'a permis de découvrir les 7 familles olfactives, le fonctionnement de la pyramide olfactive avec ses notes de fond, de coeur et de tête... Autant de notions qui m'étaient jusque là inconnues, mais qui me servent depuis lors tous les jours, lorsque je respire une odeur ou sent un parfum. Le parfumeur nous a ensuite fait reniflé plusieurs fragrances, et nous en avons sélectionné deux qui allaient nous orienter dans nos créations. Puis nous avons commencé la confection elle-même, en nous basant sur la pyramide olfactive évoquée plus haut : en trouvant les notes de fond en premier lieu, celles qui restent le plus longtemps ; puis les notes de coeur ; et pour finir les notes de tête, les plus volatiles, qui sont les premières fragrances qu'on perçoit dans un parfum. Vous vous imaginez sans doute que concevoir un parfum est une affaire facile, mais c'est en réalité loin d'être le cas. Il faut apprendre à ne pas trop intellectualiser, et à se laisser guider par le bout de son nez. Il faut opérer avec prudence, et noter à chaque étape quel composant on utilise. En effet, la moindre erreur, le moindre mauvais accord entre deux fragrances peut réduire les efforts à néant, et la formule permet de corriger ses erreurs. Egalement, le nez travaille tellement pendant l'heure qu'il est nécessaire de faire des pauses. Au bout d'un moment, on finit en effet par ne plus rien sentir. L'expérience est plutôt exaltante, même si l'on ne ressort jamais avec le parfum qu'on espérait créer à la base. Mais tout de même : lorsqu'on ressort de l'atelier avec un flacon de parfum totalement inédit, on éprouve, il faut l'avouer, une certaine fierté. Mais pourquoi « Lune noire », me demanderez-vous ? C'est une excellente question. Même si l'atelier dure trois heures, vous n'avez pas une minute à vous pour penser à un nom. Si bien que, lorsque le parfumeur vous demande à la fin de l'atelier quel nom il doit inscrire sur l'étiquette, vous lui donnez le premier nom qui vous vient en tête : le titre du livre que vous êtes en train de lire. Heureusement pour moi que je ne lisais pas le marquis de Sade à ce moment-là... Suivez le lien pour en savoir plus sur cet atelier de création de parfum.

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